Une école pilote qui fait classe le mercredi matin : l'école de l'Isoret, à Angers
En échange, les élèves finissent
les cours à 15h30 et ils choisissent ensuite des activités ludiques et
sportives financées par la mairie. Le bilan est très
positif.
Cette école du Maine-et-Loire a décidé de réagir après la suppression de
l'école le samedi matin en 2008. Les enseignants et les
parents d'élèves ont choisi d'expérimenter de nouveaux rythmes
scolaires, "pour remettre l'enfant au centre", explique son directeur,
Dominique Bruneau. "On avait l'impression que l'enfant avait
été oublié dans cette histoire", ajoute-t-il.
Depuis deux ans, les enfants ont donc classe le mercredi matin de 8h30 à 11h30, et les autres jours de 8h30 à 15h30.
Après 15h30, la mairie leur propose une dizaine d'activités de découverte : chorale, danse, poterie, cirque... Et il ne s'agit pas d'une garderie bruyante, fatigante.
Bilan : "Les enfants sont moins fatigués, cela a amélioré le bien-être à l'école"
Deux ans après cette petite révolution, Dominique Bruneau commence à avoir du recul sur ces rythmes. Et pour lui, c'est un succès, sans hésiter, car "les
enfants
sont moins fatigués, cela a amélioré le bien-être à l'école".
Clémence, en CM1, avoue même qu'elle est contente de venir le mercredi,
sinon elle "s'ennuie à la maison
!"
Quant aux parents, ils voient la différence : leurs enfants acceptent mieux de faire leurs devoirs le soir, la coupure des ateliers leur est bénéfique. C'est ce que constate également Christophe Boujon : cet enseignant-chercheur à Angers observe cette école de très près. Les élèves remplissent des cahiers de vie pour voir à quels moment ils se sentent fatigués, et pour lui, les activités ne créent pas de fatigue supplémentaire, bien au contraire.
Surcoût pour les communes
Pour Luc Belot, adjoint au maire d'Angers (PS) et récemment élu député, ces activités après 15h30 représentent "un surcoût pour la commune de 15.000 à 20.000 euros par école". Mais il est prêt à payer pour que toutes les écoles d'Angers soient logées à la même enseigne, car les bénéfices sont importants. D'ailleurs, l'école le mercredi représente au final une économie non négligeable puisque les centres de loisirs ne fonctionnent plus à ce moment-là.
Grande négociation en perspective avec les enseigants
Pour les enseignants de cette
école, s'il n'a pas été simple de renoncer à une matinée non travaillée
le mercredi, pas question de revenir en arrière. "Les
heures du mercredi sont très efficaces", explique Laurent Vernerey,
enseignant de CP. "Et cela nous permet d'espacer les matières les plus
difficiles", ajoute-t-il.
Plus globalement, le principal syndicat des enseignants de primaire n'est pas opposé
à l'école le mercredi matin. Il est donc envisageable
que le ministère de l'Education arrive à faire passer le mercredi. Mais
en échange, les enseignants attendent une compensation.
Ils souhaiteraient par exemple que l'aide personnalisée en petits
groupes soit revue, ou que leur temps de service soit diminué.
Tout se négocie, ce ne sera pas simple, mais le gouvernement tient à ajouter une demi-journée de
classe, elle ne sera pas facultative. C'est un engagement présidentiel.
Depuis 2008, les communes peuvent demander une dérogation pour ouvrir l'école le mercredi. Mais moins de 5 % y sont parvenues.
Source : Célia Quilleret, France Info
Voir ICI l'exemple de Vélizy (78) au 4,5 jours depuis plus de 10 ans.
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