En dépit de la loi de 2005, tous les enfants en situation de handicap* n'ont pas accès au Centre de loisirs, à la garderie, à la cantine, en HTS ou à l'étude du soir.
Peut-on accepter que ces enfants, ces élèves scolarisés en classe ordinaire ou en CLIS ne puissent avoir accès aux loisirs ou soient exclus de la cantine, des HTS en raison de leurs besoins spécifiques ?
Ces lieux d'accueil, de socialisation, d'épanouissement sont également primordiaux pour les familles qui, comme les autres familles, ont besoin de ces modes de garde pour normaliser une vie professionnelle et familiale souvent très fragilisées.
Quid du mercredi ? de la garderie ? des HTS... quand on est écolier isséen en situation de handicap ?
Nous sommes partis d'un constat : ni le Clavim, ni la Ville n'invitent les parents d'enfant en situation de handicap à venir exprimer leurs besoins en termes d'accueil de loisirs ou d'accompagnement sur le périscolaire, que le PPS ne prévoit pas.
Aucune mention du handicap sur le site du Clavim, dans leurs brochures, sur les "séjours vacances"... De même pour la Ville qui mène de nombreuses actions pour l'accessibilité des handicapés aux sports, aux loisirs mais n'intervient pas, nous dit-elle, dans les établissements sur le périscolaire.
Quid alors du mercredi ? de la garderie ? des HTS... quand on est écolier isséen en situation de handicap ?
C'est pour évoquer cette question que la FCPE a rencontré les responsables du Clavim, le chargé de mission Handicap de la Ville et du Centre Communal d'Action Sociale (CCAS).
Les freins identifiés : "Nous ne sommes pas formés, nous ne sommes pas spécialisés..."
● " L'accueil des enfants en situation de handicap sur le hors temps scolaire n'est pas une obligation légale "
En effet. Le Clavim fait néanmoins du "cas par cas", dit le directeur de la structure. Il accueille des enfants en situation de handicap si ces derniers sont en capacité de s'intégrer. Si l'enfant "perturbe" le déroulement d'une activité du fait de son comportement par exemple, il sera demandé aux parents de le retirer de la structure. Il apparaît donc clairement que si le Clavim n'exclut pas à priori, il tolère la présence de ces enfants s'ils se comportent comme les autres enfants, qui ne sont pas en situation de handicap.
La même "logique" est appliquée par la Mairie, notamment dans le cadre des HTS.
● " Nos animateurs ne sont pas spécialisés "
L'idée qu'il faut être un spécialiste pour accompagner un enfant en situation de handicap est à faire évoluer. Un personnel sensibilisé est pourtant bien souvent amplement suffisant pour leur permettre de s'épanouir dans ces lieux sans aucun enjeu pédagogique.
Mais ici interveint également l'idée que l'enfant handicapé, en raison de troubles associés, peut être dangereux pour les autres. Leur présence pourrait donc effrayer des parents d'enfants "ordinaires", donner une mauvaise image du Centre de loisirs, voire de la Mairie...L'accueil des enfants handicapés est donc aussi un enjeu politique.
Mais alors quelle société veut-on pour demain ? Comment se construit la tolérance ? Comment accueille-t-on la différence ? Car l'enfant handicapé n'est pas un enfant différent. C'est sa capacité à s'adapter, à interpréter les intentions des autres, sa sensibilité qui sont différents et peuvent demander un accompagnement vers l'Autre.
Constitution d'un comité de réflexion à la rentrée pour construire des ponts entre les différents moments de la journée pour ces enfants aussi
Ces freins peuvent pourtant trouver des solutions simples et rapides en mutualisant les expériences réussies des associations telles que l'OMS qui accueille une antenne Handisport ou de l'Espace Icare qui a monté un Projet Handicap. Ces professionnels formés pourront sensibiliser dans un premier temps les équipes d'animations des sites où il y a un ou des enfants handicapés aux besoins spécifiques.
Pour envisager un meilleur accueil et permettre aux élèves en situation de handicap d'harmoniser leur journée entre les différents temps de la journée, le directeur du Clavim a proposé de former un comité à la rentrée réunissant Education nationale, service Education de la Ville, Clavim, Mission handicap et associations concernées par le sujet.
La FCPE veillera également à ce que les enfants en situation de handicap ne soient pas oubliés dans la réflexion sur l'évolution des rythmes scolaires, notamment sur le temps de l'Accompagnement éducatif.
En attendant, le Clavim vous reçoit pour envisager un projet d'accueil pour votre enfant*
● Jean-Pierre Bourdon, responsable 3-6 ans : [email protected]
● Françoise Siman, responsable 6-11 ans : [email protected]
● Christophe Moullé, responsable Jeunesse : [email protected]
● Annie Caro, psychologue, écoute : espaceparent-enfant@ville-issy.fr
(*) « Constitue un handicap, au sens de la présente loi, toute limitation d'activité ou restriction de participation à la vie en société subie dans son environnement par une personne en raison d'une altération substantielle, durable ou définitive d'une ou plusieurs fonctions physiques, sensorielles, mentales, cognitives ou psychiques, d'un polyhandicap ou d'un trouble de santé invalidant. » Définition du handicap selon la loi 2005-102 du 11 février 2005. Un enfant en situation de handicap n'est donc pas un enfant "difficile". C'est un enfant bénéficiant d'une notification de la Maison départementale des personnes handicapées (MDPH) et bénéficie d'un PPS à l'école.
Bonjour,
Mon fils, totalement aveugle, a été régulièrement, et très bien, accueilli au Clavim pendant les vacances scolaires ; il adorait y aller et a gardé des copains (et copines) qu'il a connus là-bas. On va voir maintenant qu'il a 11 ans ce qui peut être possible pour lui mais je tenais déjà à apporter mon témoignage positif sur ce point. Je suis également présidente de l'association "enfant-aveugle" et si je peux aider en quoi que ce soit, ce sera avec plaisir.
Rédigé par : Christine HENAULT | vendredi 20 juillet 2012 à 14:21
Nous ne doutons pas une seconde que le personnel très professionnel et sensible du Clavim ait accueilli votre fils comme tout autre enfant. En effet, le Clavim ne pratique aucune forme de discrimination.
Si votre enfant a pu s'adapter sans grande difficulté à la structure de loisirs, son séjour n'a pu être que positif autant pour lui que pour les autres enfants qu'il a pu y côtoyer.
La difficulté que nous avons relevée est celle de l'accueil des enfants différents qui demandent une sensibilisation, voire une formation du personnel d'animation( Autisme ou TED). Le Clavim accueille aussi ce type d'enfant mais demandera aux parents de les retirer si leur gestion s'avère difficile du fait de leurs particularités.
C'est de ces enfants là que nous parlons dans l'article ci-dessus.
Rédigé par : Sandra Filipovic | vendredi 20 juillet 2012 à 17:55