Une CLIS ??? Rappel :
● Les classes pour l'inclusion scolaire (CLIS) répondent à la priorité donnée à une scolarisation en milieu "ordinaire" de l'enfant en situation de handicap, dans le cadre de la loi sur le handicap de 2005.
● Les enseignants CLIS sont des enseignants de l'Education nationale qui ont reçu une formation spécifique. Ils sont secondés dans la CLIS par un AVS-Co (Auxiliaire de vie scolaire collectif).
● Les élèves de CLIS reçoivent des enseignements spécifiques dans leur classe avec leur enseignante spécialisée et l'AVS-Co, puis sont intégrés dans les classes ordinaires pour favoriser leur socialisation au contact des autres élèves de l'école. Ils participent à toutes les activités organisées pour tous les élèves dans le cadre du projet d'école (chorale ; décloisonnement...). Leur scolarité concerne donc toute l'équipe pédagogique d'un établissement.
La Clis 3 de Voltaire est la seule du département des Hauts de Seine
Notre école Voltaire d'Issy-les-Moulineaux (92) accueille 2 CLIS : une CLIS 1 (troubles cognitifs et comportementaux) et une CLIS 3 (troubles des fonctions visuelles) aux effectifs très disparates (voir ICI, p. 2 et 3). En effet, si la CLIS 1 recevait 12 élèves en début d'année, la CLIS 3 n'en comptait qu'un, rejoint en cours d'année par un second.
La FCPE Voltaire s'est étonnée des faibles effectifs de cette classe qui a pourtant vocation à accueillir tous les élèves déficients visuels des Hauts de Seine (92).
Il nous a été expliqué en Conseil d'école du 20 mars 2012 que ❝ Pendant plusieurs années la classe de CLIS 3 n’a pas eu d’enseignant spécialisé. Les enfants ont été orientés vers le privé. ❞ En effet, l'Education nationale ne disposant pas d'enseignant formé pour la seule CLIS 3 du 92 (manque d'anticipation ou de volonté ?) orientait les parents d'enfants en situation de handicap visuel du département vers des écoles privées ou vers l'institut spécialisé pour les jeunes aveugles du 15ème arrondissement de Paris, l'INJA.
Conséquence de la femeture de la Clis 3 : la faillite de la mission de service public de l'Education nationale illustrée !
● Recul de l'intégration en milieu ordinaire des enfants en situation de handicap
● Aucun élève en situation de handicap visuel du 92 ne sera accueilli dans une CLIS 3 en 2012-13
● Aucun élève en situation de handicap visuel du 92 ne sera accueilli en ULIS, pendant de la CLIS au collège
● Retour vers une logique de scolarisation en instituts spécialisés ?
L'État fait des économies sur le dos des enfants en situation de handicap ! Notre école déshabillée !
● Scolarité des enfants en situation de handicap financée par leurs parents et non par l'État
● Financement des écoles privées qui accueillent ces enfants par les collectivités locales (voir ICI la loi Carle)
● Un enseignant spécialisé formé pour un poste qui n'existe plus
● Suppression d'un poste d'enseignante spécialisée et d'une AVS
● Perte de la décharge totale dont bénéficiait la direction de l'établissement : avec la suppression de la CLIS 3, notre école ne peut prétendre qu'à une direction à mi-temps en 2012-13, ce qui dans un établissement qui accueille des élèves en situation de handicap est inacceptable.
La FCPE d'Issy contre le Handicap invisible dans notre ville
La FCPE Voltaire a sollicité l'équipe pédagogique de notre école afin de mener une réflexion sur les mesures à prendre pour donner plus de visibilité à l'accueil des enfants en situation de handicap et aux actions menées quotidiennement pour favoriser leur intégration. En effet, nous ne pouvons que regretter que les CLIS ne soient pas plus connues des parents d'élèves.
Nous avons de même sollicité la mairie afin de mieux communiquer sur l'accueil des enfants en situation de handicap sur le périscolaire dont elle a la charge : les garderies, la cantine, les HTS, l'Etude du soir. Quels personnels spécialisés pour accompagner les enfants sachant que les AVS sont rarement financés sur le périscolaire ?
Un courrier a été adressé à M. Thierry Lefèvre, Maire-adjoint et directeur du Clavim pour lui demander de mieux communiquer sur les aménagements prévus pour l'accueil des enfants en situation de handicap, notamment le mercredi et durant les séjours de vacances.
Notre équipe est en train de rédiger une Lettre Ouverte afin de sensibiliser les parents à la dégradation du service public d'éducation, ce que les parents d'élèves ne peuvent accepter. Nous la soumettrons à l'approbation des parents d'élèves de notre école élémentaire.
En conclusion
Les parents d'enfants en situation de handicap ont besoin de la solidarité de la société pour permettre à leur enfant d'aller au plus loin de ses capacités. Nous avons tous à y gagner.
Vous avez raison !!!
Je suis la maman d'une petite Lola qui doit aller en CLIS...et je vous confirme que le parcours est rude, tant au niveau de la scolarisation que de l'accueil en centre aéré (que l'on m'a refusé sans plus d'explications) !
Merci de penser à nous qui devons lutter chaque jour contre l'éducation nationale qui ne veut pas de nos enfants en milieu ordinaire et qui consacre si peu de moyens pour des structures adaptées!
Alors que dans notre quartier, il existe 6 ou 7 écoles primaires (Les Iles, St Germain, les Chartreux, les Ajoncs, les Colombiers, Paul Bert et même l'école Doisneau) comment se fait-il qu'une CLIS 1 ne soit pas créée? Nos enfants, (car j'en connais déjà 4), pourraient ainsi au même titre que leurs petits camarades, aller à l'école à pieds accompagnés par leurs parents?
A nouveau, ce droit leur a été retiré faute de moyens accordés! Et cette enseignante spécialisée qui hélas ne peut plus exercer en CLIS 3 à Voltaire, ne pourrait-elle pas être transférée dans une CLIS 1 à l'école des Chartreux par exemple ?
Merci encore pour votre solidarité, les gens comme vous se font rares !
Cordialement,
Catherine Lutic
Rédigé par : Catherine Lutic | vendredi 06 avril 2012 à 15:04
Le problème est surtout que cette CLIS ait existé pendant des années en en ayant que le nom, que des enfants braillistes y aient perdu leur temps et surtout leur confiance en eux. Notre parcours du combattant a été, au contraire, d'éviter à notre fils, totalement aveugle sans autre handicap, la scolarisation dans cette pseudo CLIS3, non seulement inadaptée à la cécité mais qui en plus, de par sa simple existence, fermait les portes d'une scolarisation en école ordinaire de quartier. Il semble que la coexistence d'une CLIS1 et d'une CLIS3 au sein d'un même établissement conduise à de curieux amalgames... les enfants relevant de CLIS1 et ceux relevant de CLIS3 n'ont pas du tout le même profil (enfin dans une CLIS3 digne de ce nom), et il n'y a aucune raison pour qu'un enseignant spécialisé pour les élèves ayant des troubles cognitifs et comportementaux (CLIS1) soit interchangeable avec un enseignant spécialisé pour des élèves malvoyants ou aveugles (CLIS3)! Nous avions régulièrement des échos de parents d'élèves de Voltaire qui, manifestement, ne faisaient pas non plus bien la différence. Il faut dire qu'en ayant vu certains enfants de CLIS3, qui certes avaient besoin de lunettes mais ni de canne, ni de braille, ni même de textes agrandis, et qui en revanche avait d'autres problèmes les empêchant de suivre une scolarité à un niveau normal, il y avait de quoi se poser de sérieuses questions ! Et partir en courant à l'INJA...
Rédigé par : Christine HENAULT | vendredi 20 juillet 2012 à 16:49
C'est bien cette situation que les parents d'élèves ont voulu dénoncer et dont nous nous sommes fortement émus lorsque nous en avons pris connaissance tardivement, trop tardivement d'ailleurs à notre goût... Et nous avons presque l'impression que tout cela était fait exprès... Cela étant, la CLIS3 ferme au moment où une enseignante spécialisée était enfin formée, au braille également !
Pour ce qui est de la scolarisation des enfants en situation de handicap, la FCPE milite pour qu'elle soit faite à l'École et que l'on sorte ces enfants des instituts spécialisés. Les CLIS ne doivent pas être (ce qu'elles sont certainement encore trop) des classes à part dans les établissements publics. Les enfants en situation de handicap doivent pouvoir y recevoir un enseignement spécifique à leur handicap dans et d'être intégrés le plus possible dans les classes ordinaires pour y suivre les enseignements généraux à l'instar des autres élèves de leur niveau. Je dis bien niveau et non âge. En effet, un jeune de 10 ans devrait pouvoir suivre en CE1 en lecture et en CE2 en maths... A condition que tous les enseignants de l'établissement jouent le jeu...
Or on le sait et vous en témoignez, la réalité dans certains établissements est tout autre.
Les parents d'élèves ont là aussi leur rôle à jouer.
Sandra Filipovic, FCPE Voltaire
Rédigé par : Sandra Filipovic | lundi 23 juillet 2012 à 10:17