Issy-les-Moulineaux a été citée en exemple pour sa politique de qualité et de développement durable : la montée en puissance du bio, le repas sans viande, la gestion des déchets... Même si le volet Développement durable du contrat de délégation nécessiterait plus d'engagement de la Ville pour dépasser l'effet d'annonce, la cantine scolaire d'Issy est, contrairement à bien d'autres cantines déléguées au privé, en partie de qualité :
● toutes les viandes de volaille et certaines autres sont labellisées, sauf les produits transformés type cordon bleu, viande sur pizzas...
● 35% de bio au repas et autant au goûter (mais pas forcément local) à partir de janvier 2012
● une légumerie pour cuisiner des produits frais (pas assez cependant)
Mais la qualité a un coût
Plutôt que d'appliquer des solutions simples comme d'augmenter, par exemple, la fréquence du repas sans viande (ce qui a été refusé par la mairie lors de la dernière CCRS de novembre 2011) pour ne pas augmenter le prix de la cantine, tout en y introduisant de plus en plus d'aliments de qualité, le délégataire Avenance est autorisé contractuellement à servir des plats transformés, c'est-à-dire achetés de l'industrie agro-alimentaire. C'est le fameux cordon bleu ou les pizzas volaille champignons qui figurent régulièrement au menu de la cantine.
Des plats saturés d'additifs alimentaires servis dans nos cantines
Si les enfants adorent ces plats, comme l'avance la mairie pour justifier leur maintient au menu, l'étiquette de la pizza ci-contre servi à 2 reprises au mois de novembre (les 10 et 29/11), fait froid dans le dos.
Il s'agit là d'un produit industriel bas de gamme saturé d'additifs alimentaires de toutes sortes (E...), symboles de la malbouffe. On dénombre plus de 15 de ces additifs chimiques pour ce seul plat destiné à être servi à des enfants, à l'heure où les spécialistes mettent en garde contre leur cumul (l'effet coktail) sur la journée et les conséquences sur la santé, comme l'illustre l'excellent documentaire Les plats préparés, que cachent-ils ? d'Isabelle Doumenc, diffusé sur France 5 récemment.
Transparence et qualité exigées
La cantine scolaire, si elle est traitée comme un réel service public et social, peut/doit avoir une vraie mission de prévéntion de la malnutrition. En effet, quand on sait que les deux tiers des produits consommés par les enfants le seront à l'âge adulte ; qu'il y a aujourd'hui 6 millions de personnes obèses en France dont 15% d'enfants et qu'un enfant sur deux en France mange à la cantine, on mesure l'importance de la restauration scolaire en matière d'apprentissage des bonnes habitudes alimentaires.
Les parents d'élèves représentants FCPE en CCRS et en Commission des menus insisteront pour que ces plats ne figurent plus dans les assiettes de nos enfants. Pour cela, il faut que les menus soient lisibles et que la mairie retire de la Délégation de Service Public (DSP) la possibilité de servir des plats transformés, c'est-à-dire industriels, bas de gamme. D'autant que si le dessert, par exemple, n'est pas "fait sur place", il contiendra également des additifs alimentaires.
Nous avons adressé un courrier à M. Philippe Knusmann afin de recueillir le sentiment de la Ville sur ce plat. Nous sommes en attente d'une réponse.
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